Communiqué de presse du GDEAM le06/12/2005

Objet : annonce de la construction de 350 logements à Etaples

Le GDEAM a pris connaissance par voie de presse de l’intention affichée par la mairie d’Etaples de mettre en oeuvre un projet de ZAC de 350 logements à Etaples. Il ne s’agit pas pour nous de faire un procès d’intention à la commune mais de poser le problème de l’urbanisation galopante de la commune d’Etaples, qui n’est d’ailleurs pas un cas unique, indépendamment de l’étiquette politique des maires. Si la constructibilité des terrains est connue depuis plusieurs années, l’annonce de ce projet « ambitieux », dans le cadre d’une concertation très sélective, nous amène à faire connaître nos réticences pour les raisons suivantes :

1) la commune d’Etaples connaît une croissance effrénée de l’urbanisation depuis plusieurs décennies. Les lotissements se succèdent les uns aux autres, sous forme d’habitats collectifs ou d’habitats individuels. Les terrains constructibles sont ainsi consommés les uns après les autres à une vitesse qui ne peut qu’inquiéter. La commune d’Etaples pense t’elle que le territoire soit extensible à l’infini ? Depuis l’élaboration du POS en 1980, ce dernier a déjà fait l’objet de plusieurs révisions. La dernière en date est récente puisqu’elle est intervenue début 2005. Nous constatons que le document d’urbanisme étaplois est incapable de trouver un quelconque équilibre durable.

2) ce nouveau projet de ZAC va faire basculer dans le domaine urbanisé la dernière vaste surface constructible de la commune. Instruit par le passé, ceci ne peut qu’inquiéter. La commune nous a habitué à des révisions régulières pour débloquer du terrain constructible. Que fera t’elle demain lorsqu’elle n’aura plus de terrains à bâtir ? Reviendra t’elle à la charge comme en 1995, où elle combattit bec et ongles contre les autorités de l’Etat et le milieu associatif de la protection de la nature afin d’obtenir des extensions vers le massif dunaire protégé ? Si elle avait renoncé finalement à ses gros projets, sous la menace du tribunal, elle n’en avait pas moins conservé une vingtaine d’hectares constructibles, aujourd’hui largement construits (domaine des bergeries).

3) La dernière révision a montré les velléités persistantes de la commune à poursuivre une urbanisation massive sous des formes diverses. Ainsi, un doublement de la zone industrielle Opalopolis est désormais inscrit au POS en dépit de toutes les réticences émanant des milieux économiques et administratifs.

4) Ces extensions en faveur de l’urbanisation et de l’activité industrielle auront pour conséquence de soustraire aux espaces vierges de vastes surfaces, les zones agricoles se restreignant sensiblement. La commune paraît avoir la volonté d’éradiquer à terme toute activité agricole de son territoire, zones agricoles qui ne sont d’ailleurs pas forcément sans intérêt pour la protection de l’environnement puisqu’une partie de celles ci est connue pour concourir à la préservation de certaines espèces d’oiseaux (inventaire des Zones d’importance communautaire pour la conservation des Oiseaux).

Nous ne comprenons pas cet emballement dont on peut craindre qu’il ne soit qu’une fuite en avant irréfléchie. Le GDEAM en appelle à la raison des élus étaplois pour qu’ils cessent de consommer l’espace qui, par définition, est non infini. La loi littoral, promulguée en 1986, entendait précisément mettre un terme à de telles situations outrancières. Si en 1997, après la partie de bras de fer de la révision de 1995, la commune avait fini par admettre l’obligation de protéger des espaces naturels à l’Ouest de la ville, il lui reste à comprendre la nécessité de trouver un développement harmonieux basé sur un équilibre entre espaces naturels, agricoles et urbains, conformément aux obligations du code de l’urbanisme et au bon sens.

contact presse à ce sujet: David Facon ou Marc Everard 03 21 06 57 66