Info veille

27/02/2005 ;source : communiqué de l'ADELPHA
EDF : DANS L’IMPASSE ?

Pendant des années, EDF et les Pouvoirs Publics se sont relayés pour proclamer haut et fort que le kilowatt-heure nucléaire français est le moins cher au monde. Cet argument massue était étayé par de subtiles comparaisons avec le prix de revient prohibitif, disaient-ils, du gaz comme de l’ensemble des énergies renouvelables.

A ceux qui mettaient en doute cette affirmation péremptoire en soulignant que le prix affiché ne prenait pas réellement en compte le coût du démantèlement des centrales en fin de vie et la gestion des déchets nucléaires (pour des millénaires pour ce qui concerne les plus nocifs d’entre eux), EDF répliquait vertement en précisant qu’elle provisionnait au fil des ans ces dépenses prévisibles.

Ces beaux discours résistent-ils encore aujourd’hui à l’épreuve des faits ?

M. Gadonneix, P-D.G d’EDF, qui était à Dunkerque voici peu, ne vient-il pas de déclarer que « toutes les charges relatives à la gestion des déchets (doivent être) imputées aujourd’hui dans le prix facturé aux clients qui bénéficient de la production d’origine nucléaire. »(lettre d’information de la centrale nucléaire de Gravelines du 10 février 2005). Ou sont passées alors ces fameuses « provisions » ? Quelles répercussions faut-il en attendre sur nos factures déjà bien lourdes ?

Quant à son déplacement à Dunkerque en compagnie des ministres Gaymard et Devedjian, on sait qu’il avait pour objet de calmer les récriminations des industriels gros consommateurs d’énergie, fâchés de voir leur factures d’électricité s’envoler. Une réalité derrière laquelle se profile d’ailleurs une double menace : celle de voir des entreprises littorales opter pour une délocalisation à l’étranger ou, dans le cadre de l’ouverture du marché de l’énergie, de s’adresser pour leur courant à des concurrents d’EDF.

Plutôt que de faire appel au concours financier des entreprises comme ce fut proposé (un pas de plus vers la privatisation !), EDF ferait mieux de renoncer à la politique d’acquisitions aventureuses menée en Argentine, en Grande-Bretagne, en Italie, comme au pari excessivement coûteux de l’EPR pour en revenir à une gestion raisonnée de son parc de centrales déjà surdimensionné dans la vérité des prix.
Le 24 février 2005
(communiqué ADELFA)