Info veille |
16/01/2008 : Communiqué de presse du Réseau Sortir du Nucléaire
Réacteur
nucléaire
EPR : la débandade !
- La vente de 2 EPR à la Chine est annulée
- Nouveaux retards sur le chantier EPR en Finlande
- Les ventes d'EPR dans le Golfe sont virtuelles
- L'EPR de Flamanville (Manche) est en sursis
Alors que M. Sarkozy, EDF et Areva ont annoncé avec tambours et trompettes,
le 26 novembre dernier, la vente à la Chine de deux réacteurs
nucléaires de type EPR, il apparaît que cette vente est très
virtuelle, voire même définitivement annulée. En effet,
les Chinois conditionnent maintenant l'achat des deux EPR à un "engagement
irréversible" d'Areva à faire un transfert de technologie
concernant le retraitement du combustible usé.
Désormais, soit Areva fait allégeance et transfère
aux Chinois la technologie de retraitement, ce qui parait très improbable,
soit la vente des deux EPR sera définitivement annulée. Cette
hypothèse est d'autant plus vraisemblable que, comme la plupart des
pays qui ont des projets nucléaires, la Chine a constaté que
l'EPR est un réacteur archaïque. Certes, tous les réacteurs
sont dangereux et, selon nous, devraient être fermés au plus
vite, mais il apparaît que l'EPR est le pire de tous les réacteurs
existants.
D'ailleurs, le chantier du seul EPR exporté, en Finlande, compte
désormais plus de deux ans de retard : le 28 décembre dernier,
information qui n'a hélas pas été diffusée en
France, un retard de 6 mois supplémentaires a été déploré
par les autorités finlandaises. Les pertes financières du
chantier dépassent désormais le milliard d'euros, facture
qu'Areva est tentée de faire acquitter au moins partiellement par
l'argent public français dans le cadre d'une garantie Coface(*).
Par ailleurs, les annonces récentes du VRPrésident Sarkozy,
concernant la vente de réacteurs EPR dans certains pays méditerranéens
(Libye, Abu Dhabi), ressemblent fort à des effets d'annonce tant
la construction de ces réacteurs semble lointaine voire improbable
: on ne fait pas surgir des réacteurs nucléaires dans des
pays où n'existent ni cadre légal, ni autorité de sûreté,
ni réseaux électriques adaptés.
Finalement, les différents effets d'annonce concernant de supposées
ventes d'EPR à l'étranger semblent avoir pour seul objet de
rendre acceptable aux yeux de l'opinion publique française la construction
d'un EPR à Flamanville (Manche). Il se trouve néanmoins que
ce réacteur, dont la construction a tout juste commencé, est
en sursis : dans quelques semaines, la Cour administrative d'appel de Nantes
rendra son verdict suite au recours déposé par le Réseau
"Sortir du nucléaire" contre le permis de construire de
l'EPR.
Dans tous les cas, le Réseau "Sortie du nucléaire"
demande aux citoyens de prendre acte de ce que, sans même parler des
risques, des déchets, de la prolifération, l'industrie nucléaire
est condamnée à moyenne ou brève échéance
par l'épuisement des réserves d'uranium (le combustible des
réacteurs).
D'ores et déjà, le prix de l'électricité nucléaire
flambe - la France paye désormais au Niger un prix plus élevé
de 50% - et pourrait rapidement devenir extrême. Il serait très
sage d'annuler la construction de l'EPR prévu à Flamanville,
de programmer la sortie du nucléaire et de lancer immédiatement
un grand plan d'économies d'énergie et de développement
des énergies renouvelables.
(*) La Coface est une institution française qui garantit, en particulier avec l'argent public, les contrats industriels à l'exportation dans les pays instables. Il est d'ailleurs incompréhensible qu'Areva ait bénéficié d'une garantie Coface pour une exportation en Finlande ! (Cf http://www.coface.fr/_docs/gc2_04.pdf )
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