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Info veille |
23/03/2009 : Communiqué de presse de France Nature Environnement
La fausse bonne idée du stockage souterrain
de CO2
L'engouement pour le stockage souterrain du CO2 est en train de retomber. Un rapport parlementaire vient de confirmer la position des associations. FNE réaffirme son opposition à cette technique inutile et coûteuse, qui n’arrange que les producteurs d’énergies fossiles. Pendant queTotal fore toujours.
Un stockage souterrain de CO2 dans
les Pyrénées Atlantiques
Depuis des mois, les associations nationales, régionales et locales
de protection de l’environnement s’opposent au premier projet
français de captage et stockage souterrain de CO2, porté par
TOTAL dans les Pyrénées - Atlantiques.
Marie-Laure Lambert, membre du directoire du réseau juridique de FNE, accuse : « Pour verdir son image et surtout récupérer des permis d’émission, Total fore actuellement un nouveau puits sous le vignoble de Jurançon, méprisant les risques de fuites pour les riverains et l’acidification des terrains, protégé par un régime juridique sur mesure qui le dégagera, en 2013, de toute responsabilité en matière de surveillance, d’entretien du site et d’intervention en cas d’accident. »
FNE demande la suspension immédiate des travaux en cours sur ce site Total, qui relèvent du coup de force. En effet, toutes les autorisations n’ont pas été données.
Le débat doit avoir lieu
Parallèlement, un débat public national portant sur l'intérêt
ou pas de cette technique doit être organisé. Ce débat
permettra une discussion approfondie et démocratique sur tous les
aspects de ce dossier (risques, intérêt collectif, financement,
responsabilité), et la mise à plat du régime juridique
qui aujourd'hui, transfère la responsabilité à long
terme sur l'Etat et les finances publiques.
Les scientifiques réservés
Or désormais, nombreux sont ceux qui s’interrogent à
leur tour sur l’intérêt de cette technique. Les revues
scientifiques ont déjà publié des articles très
réservés sur les mirages de cette solution simpliste. Aujourd’hui,
ce sont les très sérieux députés de l'Office
Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques qui
critiquent clairement le soutien coûteux de l’Etat aux recherches
privées dans ce domaine.
La transition énergétique
retardée
En effet, le CSC (Captage et stockage souterrain de CO2) détourne
des financements considérables de la recherche sur les énergies
renouvelables : 26 milliards d’euros de financements publics pour
seulement 2 milliards d’euros pour l’éolien et 2 milliards
d’euros pour la géothermie (rapport Birraux p. 37).
C’est autant de retard sur la voie de la transition énergétique.
La recherche et les financements privés et publics devraient être
au contraire massivement orientés vers l’amélioration
de la performance énergétique et des énergies renouvelables.
Le CSC est une fausse solution qui vise uniquement à « verdir
» l’image des énergies fossiles, vestiges du passé,
et qui nécessite en outre une consommation d’énergie
supplémentaire de 40% ! Le CSC « conforte l’utilisation
des énergies carbonées dans les pays qui les importent, avec
même le risque d’accroître leur dépendance énergétique,
puisque l’implantation d’un dispositif de CSC impose un supplément
de consommation d’énergie » (rapport Birraux p.105).
Soutenir d’autres énergies
Il faut au contraire se tourner très rapidement et massivement vers
des énergies de substitution, qui sont aujourd’hui techniquement
disponibles.
Nous soutenons la conclusion des parlementaires : « Le soutien public accordé à l’effort technologique doit être ajusté pour éviter d’encourager par contrecoup une nouvelle expansion des énergies carbonées en France. En particulier, l’installation des équipements de CSC ne doit pas être subventionnée ». P.120
Sources
L’Ecologiste n°27, vol 9 n°3, automne 2008, p. 48,
Science et Vie mars 2009, p.69 « la capture du CO2 ne sauvera pas
le climat »
"Moins de stockage, plus de valorisation", Les Echos du 24/03/09
Rapport de Christian Bataille et Claude Birraux sur l’Évaluation
de la stratégie nationale de recherche en matière d’énergie,
3 mars 2008, N° 1493, p.105 à 110
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