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03/11/2009 : Communiqué du Réseau
"Sortir du nucléaire" - Fédération de 840
associations
Contact : 06.64.100.333
Défauts des systèmes de contrôle du réacteur
EPR
"Sortir du nucléaire"
met en accusation l'Autorité de sûreté nucléaire
française
C'est l'autorité de sûreté britannique qui a
détecté en juin 2009 la grave faille du contrôle-commande
de l'EPR... alors que l'ASN française n'avait rien signalé
et avait déjà autorisé la construction de l'EPR
Ce lundi 2 novembre, les autorités de sûreté nucléaire britannique, finlandaise et française ont publié un communiqué commun mettant en lumière les failles du système de contrôle du réacteur nucléaire EPR. Mais cette démarche unanime masque la réalité : c'est l'autorité de sûreté britannique seule qui a détecté le problème en juin 2009... alors que l'autorité se sûreté française (ASN) avait depuis longtemps autorisé la construction de l'EPR : l'ASN n'a donc rien vu... ou rien dit.
Reprenons la chronologie des faits
:
- Le 1er juillet 2009, le quotidien britannique The Times révèle
(1) que l'Autorité de sûreté britannique (la NII) met
sérieusement en cause la sûreté du système de
contrôle-commande de l'EPR et vient d'écrire à ce sujet
à EDF et Areva.
- Le 7 juillet 2009, après avoir découvert l'information venue
de Grande-Bretagne, l'ASN annonce (2) qu'elle est "en train d'élaborer
[sa] position sur le contrôle commande" du réacteur nucléaire
EPR. Il est grand temps : depuis des années, elle a autorisé
la construction de l'EPR en Finlande puis en France (3)
- Le 2 novembre 2009, les autorités de sûreté française
et finlandaise se joignent à la NII pour remettre en cause le contrôle-commande
del'EPR.
Il a donc fallu que ce soit l'Autorité de sûreté britannique - saisie par EDF et Areva qui espèraient alors construire des réacteurs outre-Manche - qui détecte de graves défauts... que n'avait pas signalé l'ASN française.
L'ASN se défend de façon parfaitement ridicule : pour évaluer la sûreté du contrôle-commande, elle attendrait que ce dernier soit en cours d'installation dans le réacteur EPR actuellement en construction à Flamanville (Manche). Mais pourquoi attendre ? L'autorité de sûreté britannique, elle, a immédiatement détecté ces graves défauts alors que l'EPR n'existe que de façon virtuelle en Grande-Bretagne... et pourrait bien ne jamais y être construit.
On est logiquement amené à
envisager deux hypothèses :
- soit l'ASN a été gravement incompétente
en ne détectant pas les défauts de l'EPR, et elle tente maladroitement
de se cacher son erreur
- soit l'ASN a délibérément décidé de
passer sous silence les défauts de l'EPR afin ne pas compromettre
les intérêts de l'industrie nucléaire française,
prenant le risque d'une ou plusieurs catastrophes nucléaires.
Dans les deux cas, cette affaire met profondément en cause la compétence
et la fiabilité de l'ASN : si elle commet des fautes aussi graves
concernant l'EPR, comment ne pas penser qu'elle en a commis aussi sur d'autres
dossiers ? C'est d'ailleurs cette même ASN qui affirme actuellement
(4) que les réacteurs français peuvent fonctionner au-delà
de 30 ans.
Il semble donc nécessaire, avant que l'irréparable ne se produise,
qu'une commission d'enquête indépendante fasse toute la vérité
sur cette affaire et surtout sur la fiabilité de l'ASN. Le Réseau
"Sortir du nucléaire" rappelle d'ailleurs que la seule
façon d'assurer la sûreté nucléaire est... de
fermer au plus vite les centrales.
La solution passe par des investissements majeurs - à l'image de
ceux dont a hélas bénéficié le nucléaire
depuis 50 ans - dans les plans d'économies d'énergie et de
développement des énergies renouvelables.
(1) http://business.timesonline.co.uk/tol/business/industry_sectors/natural_resources/article6613960.ece
(2) http://www.romandie.com/infos/news2/090707144556.dt6dmll8.asp
(3) http://www.asn.fr/index.php/content/download/21605/119079/file/2007-AV-0016.pdf
(4) http://bit.ly/Ln2Vh
Fédération Nord Nature, 23 rue Gosselet, 59000 LILLE - Tel 03.20.88.49.33 - Fax 03.20.97.73.81 - mail :secretariat@nord-nature.org