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20/12/2010 : Communiqué de presse de FRance Nature Environnement

Ombres portées sur les énergies renouvelables

A la veille du démarrage de la concertation sur le photovoltaïque tant annoncée par l'Etat et si longtemps attendue par les acteurs de la filière, FNE s’inquiète de l’avenir des filières d’énergie renouvelables. A l’annonce faite par le Gouvernement d’une baisse du tarif d’achat de l'énergie solaire, il faut ajouter un moratoire de 4 mois sur les autorisations d’installation, une hausse de la CSPE, l’abandon du projet d’éoliennes offshore en Vendée signée par le chef de l’Etat qui vient après celui du Languedoc Roussillon du temps de Jean-Louis Borloo.

Assainir…ce n’est pas détruire !
Suite à la réunion interministérielle du jeudi 2 décembre, le gouvernement s'apprête à réduire une nouvelle fois le tarif d'achat de l'électricité photovoltaïque et annonce en même temps un moratoire de 4 mois suspendant l’obligation d’achat par EDF de toutes les installations à l'exception des très petites chez les particuliers. Ceci « afin de mener une concertation » avec les professionnels pour assainir la filière solaire et définir un nouveau cadre règlementaire.

L'objectif annoncé de cette mesure est de faire face à l'augmentation de la file d'attente de projets qui se monte actuellement à plus de 4000 MW. De quoi remplir amplement les objectifs du Grenelle s’ils étaient tous réalisés. La définition d’un nouveau cadre à même d’absorber la croissance plus forte qu’attendue est plus que nécessaire.

Si FNE est favorable à l'assainissement de la filière, elle souhaite pointer un nombre important de problèmes qui permette :
- une communication qui associe photovoltaïque et accroissement du prix de l'électricité, alors qu'aujourd'hui le photovoltaïque pèse encore très peu (environ 5% de la CSPE) ;
- une gestion catastrophique du développement des énergies renouvelables. La politique de « stop and go » crée une instabilité règlementaire et juridique (trois diminutions du prix en un an) capable de détruire tout le tissu industriel naissant, en particulier les petites et moyennes entreprises, à la seule exception des grosses entreprises qui pourront survivre à quatre mois d'arrêt ;
- une incapacité totale à développer une filière française avec les emplois à la clef qui fait que les installateurs ont fini par s'approvisionner au moins cher, donc massivement en Chine.

Enfin, il est évident que les prix doivent diminuer, mais progressivement et selon un calendrier prévu qui permet une adaptation progressive.

Vent mauvais sur l’éolien
Pour Christian Garnier vice président de FNE : « Alors que l’adoption du rapport Ollier sur l’éolien pouvait laisser penser que l’Etat faisait le choix résolu de l’éolien industriel, de grosse capacité, semblant d’ailleurs abandonner le petit ou moyen éolien en dépit de nos protestations, la récente décision d’abandonner le projet de parc offshore au large de l’île d’Yeu semble signifier une chose : ni l’un, ni l’autre, piano sur l’éolien ! »

Et comment interpréter les reports en cascade du choix des sites pour les appels d’offre de la première phase de 3 000 MW dont l’échéance de 2015 devient ainsi intenable ?

Des amendements à la loi portant engagement national pour l’environnement (dite Grenelle 2) avaient déjà largement sabordé les petits projets terrestres de moins de cinq mâts. Les projets industriels sont désormais dans le collimateur...

Les associations et les professionnels sont dans l’attente depuis septembre d’une concertation sur le dispositif de soutien au photovoltaïque et sur le devenir de toute la filière ENR. Cette concertation doit permettre une transition réelle vers une régulation efficace et visible des prix de rachat. Elle peut tout à fait se réaliser autrement que par un moratoire décidé de façon unilatérale qui mettrait en péril le secteur. Et s'il faut trier parmi les projets, car il y a pléthore, que les meilleurs sur le plan social et environnemental gagnent, et que des critères de qualité soient mis en place limitant l'éligibilité et le rachat aux meilleurs.

Ce sont des moyens concrets pour instruire, surveiller, contrôler, et soutenir financièrement la filière française qu’il faut mettre à disposition du solaire. Et pendant ce temps-là les centrales nucléaires rempilent pour 10 ans et EDF lance son deuxième EPR à des coûts pharaoniques, supportés par ?...

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