Info veille |
11/03/2011, Communiqué de presse du
Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 875 associations agréée pour la
protection de l'environnement
http://www.sortirdunucleaire.org/
Séisme
et catastrophe nucléaire : les réacteurs français sont
vulnérables !
Au Japon : un accident majeur de gravité comparable à Three
Mile Island
L'agence de sûreté nucléaire japonaise a annoncé
samedi qu'il y a une forte probabilité pour que la présence
de césium radioactif autour du réacteur n°1 de la centrale
de Fukushiwa Daiichi provienne de la fusion de crayons de combustible (1),
c'est à dire d'une fusion partielle du coeur nucléaire. Les
autorités japonaises s'apprêtent à distribuer de l'iode
aux populations vivant à proximité des centrales nucléaires
en détresse (2).
Une partie des barres de combustible du réacteur n°1 de la centrale
Fukushima Daiichi est exposée à l'air libre selon l'agence
japonaise de sûreté nucléaire (3). Selon Tepco, l'exploitant
de la centrale de Fukushima-Daiichi, un nouveau tremblement de terre a précédé
l'explosion du réacteur n°1 (4).
Le versement de l'eau de mer destiné à refroidir le réacteur
n°1 a dû être suspendu à cause d'un nouveau tremblement
de terre et la peur d'un nouveau tsunami (5). C'est pourtant le seul moyen
restant pour empêcher une fusion totale du coeur, puisque l'opérateur
n'a plus aucun moyen de contrôle sur le réacteur.
Les deux autres réacteurs arrêtés en urgence de la centrale
de Fukushiwa Daiichi sont toujours confrontés à des problèmes
de refroidissement du coeur nucléaire. Dans la centrale de Fukushima
Daini (située à 11 km de la centrale de Fukushiwa Daiichi),
Tepco doit relâcher de la vapeur radioactive pour tenter de diminuer
la température de 3 des 4 réacteurs arrêtés en
urgence (6).
En France : des réacteurs nucléaires exposés
à un risque sismique grave, construits en dépit des normes
sismiques
Les réacteurs nucléaires français ne respectent pas
les normes sismiques de référence. EDF est allé jusqu'à
falsifier les données sismologiques pour éviter d'avoir à
le reconnaître et d'investir au moins 1,9 milliard d'euros afin de
mettre les réacteurs aux normes (7). La justice a rejeté mercredi
dernier la demande de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim
(Alsace), la plus vieille centrale française, pourtant située
dans une zone à risque sismique élevé.
Mais ni les normes sismiques draconiennes du Japon ni ses technologies parasismiques
avancées n'ont pu empêcher la catastrophe nucléaire
majeure qui s'y produit actuellement. Le Japon est pourtant le pays le mieux
équipé et le mieux préparé au monde pour faire
face au risque sismique dans toutes ses dimensions. Le Japon est également
une des premières économies de la planète et un pays
leader en matière de technologies de pointe.
Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », le dramatique
exemple japonais démontre qu'il est totalement impossible de construire
des réacteurs nucléaires résistant à un séisme.
La seule solution véritable pour se prémunir de ce risque
gravissime est d'engager le plus rapidement possible un plan de sortie du
nucléaire.
La machine à étouffer l'information se met en marche
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’E´cologie, et E´ric
Besson, ministre de l’Industrie, ont de´cide´ de re´unir
cet apre`s midi l’ensemble des acteurs franc¸ais du secteur
du nucle´aire... dont les industriels EDF et Areva. Il apparaît
d'ores et déjà évident que le secteur nucléaire
français et ses soutiens au plus haut niveau de l'État se
préparent à communiquer pour sauver la crédibilité
de la filière nucléaire.
Mais il ne sera pas possible cette fois de recourir au cliché usé
jusqu'à la corde de l' « accident survenu sur une centrale
soviétique vétuste », que l'industrie nucléaire
a utilisé abondamment pour laisser croire qu'un accident nucléaire
grave ne pouvait pas se produire hors d'URSS.
Il faut aujourd'hui considérer avec prudence les informations provenant
de Tepco, l'exploitant des réacteurs japonais en déroute.
En effet, 15 réacteurs nucléaires ont été fermés
au Japon pendant des mois en 2002 et 2003, par décision administrative,
après que Tepco avait falsifié des documents concernant la
sécurité.
Notes :
(1) "The agency said there was a strong
possibility that the radioactive cesium monitors detected was from the melting
of a fuel rod at the plant, adding that engineers were continuing to cool
the fuel rods by pumping water around them."
http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/12/japan.nuclear/
(2) http://www.sankei.jp.msn.com/affairs/news/110312/dst11031216520245-n1.htm
(3) "L'Agence japonaise de sûreté nucléaire annonce que certaines des barres de combustible du réacteur numéro 1 de la centrale Fukushima No 1 ont émergé à la surface de la piscine du réacteur samedi midi, parce que le niveau de l'eau a baissé." http://www3.nhk.or.jp/nhkworld/french/top/news08.html
(4) "a vertical earthquake hit the site
and big explosion has happened near the Unit 1 and smoke breaks out around
3:36PM."
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html
(5) NHK à 17h35 le12.03.11
(6) "we have decided to prepare implementing
measures to reduce the pressure of the reactor containment vessel (partial
discharge of air containing radioactive materials) in order to fully secure
safety. These measures are considered to be implemented in Units 1, 2 and
3
http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031223-e.html
(7) Consulter les documents confidentiels d'EDF et l'analyse effectuée
par le Réseau « Sortir du nucléaire » : http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=themas&soussousmenu=seismes2&page=index
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sur notre blog :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/blogs/alerte-nucleaire-au-japon-apres-un/
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