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06/04/2011, communiqué de France Nature Environnement

Canal Seine Nord Europe : mettre enfin les camions sur l’eau


Le financement du projet de construction du Canal Seine Nord Europe qui reliera Compiègne à Aubenchel-au-Bac près de Cambrai est sur le point d’aboutir. Le président de la République a annoncé aujourd’hui les derniers éléments permettant le bouclage budgétaire du projet ainsi que le lancement du dialogue compétitif des entreprises candidates à la construction et à l’exploitation de ce canal dont l’inauguration est programmée pour la période 2016 / 2017. Réaction de France Nature Environnement.


De la route au fleuve
Pour répondre aux objectifs de la France en ce qui concerne la réduction de gaz à effet de serre (GES), le gouvernement s’est engagé à atteindre 25 % de fret non routier et non aérien d’ici 2022.
Faiblement émetteur de GES, le transport fluvial de marchandises constitue, tout comme le ferroviaire une alternative complémentaire avec les autres modes de transport. Environ 15 millions de tonnes de marchandises (matériaux de construction, céréales, combustibles, engrais, etc.) devraient être transportées sur cet axe retirant ainsi 500.000 camions des routes chaque année.

Pour Michel Dubromel, Vice Président de France Nature Environnement : « La sortie du tout routier et la réduction des GES passe par le développement du fluvial et du ferroviaire. Les enjeux environnementaux de la construction de ce canal à grand gabarit sont énormes : préservation de la ressource en eau, biodiversité, pertes de terres agricoles... Nous veillerons à ce que les engagements pris par Voies Navigables de France à l’occasion de l’enquête publique soient respectés par le futur concessionnaire ».

Pour un canal solide, économiquement
Pour garantir la pertinence du transport fluvial et de ce projet, le gouvernement doit assumer une politique globale de transports à laquelle il s’était engagé, qui facilite le transfert de la route vers le fluvial. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.

De surcroit, le transport fluvial en général et le canal Seine Nord Europe, reposent sur un modèle économique fragile. En effet, l’équilibre financier de ce projet, dont la construction coûtera plus de 4 milliards d’euros, était incertain au moment des études du projet en 2007. Il semble plus robuste dans sa configuration actuelle mais reste néanmoins très fragile.

Pour Benoît Hartmann, porte parole de France Nature Environnement : « L’avantage concurrentiel dont bénéficient les transports routiers pénalise fortement la pertinence des modes de transports alternatifs. Les investissements en faveur du transport fluvial et ferroviaire doivent s’inscrire dans le cadre d’une politique globale en faveur du report modal. Les signaux contradictoires doivent cesser : autorisation des 44 tonnes pour les produits agricoles et à terme généralisation, les aides directes et indirectes au transport routier, fiscalité sur les carburants avantageuse… ».

Pour France Nature Environnement, l’investissement considérable dans ce canal grand gabarit ne pourra trouver sa pertinence que si l’engagement pour le transfert modal est résolu et inflexible, ce qui nécessite une rupture dans les décisions gouvernementales de soutien au mode routier de marchandises.

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