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le 11/05/2011 : Communiqué de presse de FRance Nature Environnement
Sécheresse : il faut partager la ressource
Face à la sécheresse, Madame Nathalie Kosciusko Morizet, Ministre de l’écologie, a annoncé 20% d’économies d’eau à l’horizon 2020. Pour FNE, l’évolution de certaines pratiques agricole doit être une priorité.
Voir au-delà de la sécheresse
Les leçons de la sécheresse de 2003 n’ont pas
encore été tirées. Ce n’est pas la première
sécheresse que connaît la France. Celle de 2003 a coûté
590 millions d’euros à l’agriculture selon l’INRA.
Pour éviter ces catastrophes, l’Europe nous demandait dès
2007 d’évoluer vers des pratiques agricoles moins dépendantes
de la ressource en eau. La France ne s’est pas adaptée et va
faire face, cette année encore, à des pertes économiques
conséquentes.
Cependant, la sécheresse et le réchauffement climatique ne sont pas les seuls en cause. Depuis 2002, une quarantaine de départements, en moyenne, sont en arrêté sécheresse tous les ans (68 en 2005, 65 en 2006, 50 en 2009 et 52 en 2010) à cause de l’épuisement de la ressource en eau. Cette situation est due à notre inconséquence et notamment au choix qui a été fait d’irriguer massivement le maïs, une plante tropicale aux besoins en eau exorbitants. En Poitou-Charentes, la moitié des rivières est asséchée chaque année. En Adour Garonne, l’irrigation représente jusqu’à 80 % de la consommation d’eau en été. Sécheresse ou pas, il est grand temps de faire évoluer nos cultures.
Stockage de l’eau : l’argent
public part à vau-l’eau
Rien que sur le département de la Charente Maritime, 37
retenues de stockage sont programmées pour un investissement de 50
millions d’euros. A 5 euros le mètre cube, c’est presque
deux fois le prix de l’eau potable ! Ce coût pharaonique rend
l’irrigation non viable économiquement. Elles sont pourtant
subventionnées par de l’argent public jusqu’à
80%.
Pour Guillaume Cortot, Coordinateur du Pôle eau et milieux aquatiques à FNE : « Le financement par des fonds publics des retenues d’eau pérennise précisément des pratiques agricoles polluantes et très gourmandes en eau. Par ailleurs, l’eau est prélevée au milieu naturel où elle remplit une fonction vitale pour les écosystèmes déjà fragiles lors des sécheresses »
Vers une refonte du modèle
agricole productiviste
Économiser l’eau des ménages, réduire
les fuites des canalisations, c’est bien mais pour FNE, des solutions
collectives doivent surtout être trouvées pour encourager les
agriculteurs à cultiver des espèces et variétés
économes en eau et promouvoir une agriculture à Haute Valeur
Environnementale, qui produit de l’alimentation en consommant moins
d’intrants (eau d’irrigation, mais aussi carburant, engrais,
pesticides…).
Pour Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE : « Nous attendons avec impatience un plan gouvernemental ambitieux de reconversion des filières agricoles, leur désindustrialisation qui devra permettre des économies d’eau substantielles. Ces objectifs devront impérativement se retrouver dans la future Politique Agricole Commune (PAC), qui se négocie actuellement à Bruxelles et dans le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC). »
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