nn1.gif (2843 octets) Info veille

le 22/02/2012 : Communiqué de presse de France Nature Environnement

Fukushima : Eric Besson est « rassuré » en contemplant le chaos…

Eric Besson, ministre de l’industrie, fait les gros titres suite à une visite d’une journée au Japon, dont… 50 minutes sur le site de la centrale. Accueilli par le directeur de Tepco, Eric Besson s’est dit « rassuré » par ses explications. Alors que la situation de la centrale n’est absolument pas encore stabilisée, que TEPCO demande à l'Etat japonais des milliards d’euros pour faire face à ses obligations, qu’une délégation d’élus français est revenue, elle, « sous le choc » face à ce qu’elle a constaté, que des dizaines de milliers de tonnes d'eaux hautement radioactives sont encore à décontaminer, qu’aucun avenir n’est envisageable en l’état pour les familles déplacées, comment peut-on se dire « rassuré » ? Réaction de FNE.

Des voix discordantes

FNE tient rappeler à monsieur Besson qu’avant lui, une délégation française d’élus de communes qui « accueillent » des centrales sur leur territoire (Chinon, La Hague, Fessenheim...), s’était déjà rendue dans la zone. Curieusement, ils n’en sont pas revenus avec le même sentiment de quiétude. A tel point que Yves Dauge, adjoint au maire de Chinon, affirme dans l’édition du 1er février du journal le Monde : « C'est clair, aujourd'hui, il faut affirmer la nécessité de sortir du nucléaire". "Cela doit être accompagné d'une réflexion sur la stratégie énergétique, précise-t-il. Mais c'est d'autant plus fondamental que le nucléaire devrait coûter de plus en plus cher."

Au lieu d’ajouter foi aux déclarations du directeur de TEPCO, Eric Besson devrait méditer sur le discours du maire de Litate, voisin de la centrale qui, lui, a subi la radioactivité pendant une durée qui dépasse largement celle de la visite de monsieur Besson. Pour lui : « le traumatisme, le choc violent du tsunami paraissent préférables au mal invisible et sans fin de la radioactivité. Car l'important dans ce genre de situation est de pouvoir reconstruire, ce que la nature du mal radioactif ne permet pas. »

Un nucléocrate en campagne

La visite de monsieur Besson sur le site de Fukushima dérange car elle est davantage motivée par la volonté de la France de préserver l’avenir de l’énergie nucléaire en France et dans le monde plutôt que de témoigner de notre solidarité avec le Japon. FNE regrette que, à quelques jours de l’anniversaire de la catastrophe japonaise, le site de Fukushima serve de théâtre à une opération de communication en faveur d’une technologie qui vient de mettre en péril le peuple japonais pour plusieurs générations.

Bruno Genty, président de FNE : « Le ministre de l’industrie pare le nucléaire de toutes les qualités, en toute circonstance, pour justifier les choix des nucléocrates. »

Fédération Nord Nature Environnement, 23 rue Gosselet, 59000 LILLE - Tel 03.20.88.49.33 -  mail :secretariat@nord-nature.org