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20/05/2015 communiqué de presse
Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 933 associations et 60 000 personnes
Agréée pour la protection de l'environnement
http://www.sortirdunucleaire.org
Communiqué de presse commun du Réseau "Sortir du nucléaire"
et de l'association Sortir du nucléaire Loir-et-Cher - 20 mai 2015
Rejets radioactifs autour de la centrale
de Saint-Laurent-des-Eaux :
le Réseau "Sortir du nucléaire" exige une campagne
de mesures
Alors que l’accident survenu
en 1980 à St-Laurent-des-Eaux vient de faire l’objet d’un
reportage, lors duquel Marcel Boiteux, ancien président d’EDF,
a avoué le rejet de plutonium dans la Loire, et qu’une note
de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire
vient de paraître à ce sujet, le Réseau “Sortir
du nucléaire“ rappelle qu’une école vient d’ouvrir
dans les deux kilomètres autour de la centrale. Il demande au gouvernement
la réalisation d’une campagne de prélèvements
afin d’en tirer les mesures qui s’imposent pour la protection
des riverains.
Une enquête insuffisante
Suite à la diffusion du reportage Nucléaire, la politique du mensonge ? et à l’interpellation du député Denis Baupin, le Ministère du Développement Durable a annoncé avoir diligenté une enquête. Cependant, celle-ci est uniquement destinée à établir les circonstances de l’accident et identifier l’information dont ont bénéficié les autorités de contrôle [1]. Cette étape est certes indispensable, mais insuffisante tant que les responsables, tels Marcel Boiteux, ancien président d’EDF, continuent à bénéficier d’impunité.
Surtout, cet accident n’appartient pas
au passé. Le rôle des autorités ne devrait-il pas être
de protéger les populations qui, 35 ans après, vivent actuellement
sur un territoire très probablement contaminé ?
D’inquiétantes zones d’ombres
De plus, une
note publiée le 18 mai par l’Institut de Radioprotection et
de Sûreté Nucléaire (IRSN) fait état d’informations
préoccupantes. Il est fait mention d’une surveillance radiologique
effectuée jusqu’en 1994 par le Service Central de Protection
contre les Rayonnements Ionisants (SCPRI), celui-ci s’étant
rendu tristement célèbre pour avoir dissimulé aux Français
les impacts réels de l’accident de Tchernobyl en France.
Par ailleurs, l’IRSN indique ne pas disposer "d’élements
détaillés sur la production d’effluents et les rejets
radioactifs associés aux opérations de remise en état
du réacteur", ce qui ne rassure pas quant à leurs impacts
éventuels et nécessiterait une enquête approfondie avec
recherche dans les archives.
Enfin, cette note mentionne que le plutonium retrouvé dans les sédiments
ne serait pas attribuable à l’accident de mars 1980, mais à
un autre accident survenu un mois plus tard, à savoir l’"éclatement
d’un conteneur renfermant un élément combustible non
étanche" ! Si cette information se vérifie, faut-il en
conclure que le déversement de plutonium dans les fleuves était
monnaie courante à l’époque ? Enfin, quelle que soit
l’origine de cette pollution au plutonium, elle représente
un risque pour la santé humaine.
Une école construite sur les retombées de l’accident
?
En effet, la radioactivité du plutonium et des rejets gazeux relâchés lors de l’accident de 1980 persistera encore pendant des siècles, voire des millénaires. Le plutonium qui n’a pas été emporté par le courant du « dernier fleuve sauvage d’Europe » doit toujours être présent dans les sédiments de la Loire. Par ailleurs, le Réseau “Sortir du nucléaire“ dispose d’une carte du Commissariat à l’Énergie Atomique, datée de 1999, qui laisse apparaître clairement des concentrations notables en Césium 137 dans un rayon de plusieurs kilomètres autour de la centrale. Il serait fallacieux d’attribuer entièrement cette pollution aux retombées des essais nucléaires, comme semble le faire l’IRSN.
Or de nombreuses habitations se trouvent dans ce périmètre… sans compter une école primaire fraîchement construite, qui, en septembre, a ouvert ses portes à deux kilomètres de la centrale, en pleine zone de dangers immédiats ! Et ce en dépit des actions et des mises en garde effectuées par le Réseau “Sortir du nucléaire“ et les militants du département !
Par ailleurs, des pavillons se construisent
encore dans le périmètre de dangers immédiats de la
centrale et des terrains à bâtir sont à vendre juste
en face des anciens réacteurs de St Laurent A.
Une campagne de mesures est indispensable
Le Ministère du Développement Durable ne peut se contenter d’investiguer le passé. Pour protéger les riverains, et en premier lieu les enfants qui fréquentent l’école, le Réseau “Sortir du nucléaire“ demande à l’État de mettre en œuvre une campagne exhaustive de mesures de la radioactivité des sols dans les alentours, menée par un organisme indépendant, afin de mettre en évidence les éventuels points chauds persistants. Le cas échéant, toutes les dispositions qui s’imposent devraient être prises pour éviter la mise en danger des habitants.
L’accident étant connu des autorités depuis longtemps, une campagne de mesures rigoureuse et transparente aurait d’ailleurs dû être menée depuis longtemps avant d’autoriser toute nouvelle construction !
Lire la lettre adressée au Ministère
de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie
:
http://www.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/lettre_mine_colo_mesures_st_laurent_20_05_15.pdf
Pour en savoir plus sur la construction de
l’école à l’ombre de la centrale :
http://www.sortirdunucleaire.org/ecole-Saint-Laurent-des-Eaux
Notes :
[1] Voir le communiqué du Ministère : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Precisions-sur-le-rejet-radioactif.html
Contacts presse :
Martial Chateau - 02 43 94 72 88
Nicole Combredet (Sortir du nucléaire Loir-et-Cher) - 06 82 36 48 32
Chargée de communication :
Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23
Fédération Nord Nature Environnement, 23 rue Gosselet, 59000 LILLE - Tel 03.20.88.49.33 - mail :secretariat@nord-nature.org