Bulletin
trimestriel |
Compte-rendu de la journée de
formation et d’échanges organisée par Nord Nature sur la
thématique "Environnement et Santé"
Jacqueline Istas et Doriane Lenne
Le mercredi 27 octobre 2004, Nord Nature a organisé une journée
de formation et d'échanges sur le thème "environnement et
santé" qui s'est déroulée à Lille dans les
locaux de la Maison de la Nature et de l'Environnement.
Destinée aux membres des associations et tout particulièrement
à leurs bénévoles, cette journée a été
organisée par Jacqueline Istas et a reçu le soutien financier
du Conseil Régional et de la DIREN.
Sept intervenants, dont quatre médecins, se sont succédés
au cours de cette journée qui a rassemblé au total 56 participants
et a été très animée.
Après avoir accueilli les participants, Jacqueline Istas rappela qu'autrefois
les associations de défense de la nature alertaient l'opinion sur la
régression des espèces animales due à la dégradation
de l'environnement, mais qu'elles prévenaient aussi des dangers encourus
par l'homme. "Aujourd'hui, nous y sommes". Plusieurs rapports montrent
que les pollutions affectent gravement la santé humaine et ont même
parfois des conséquences mortelles et tout dernièrement l'enquête
effectuée à l'initiative du WWF a mis en évidence la présence
de substances toxiques dans les organismes humains.
Nous présentons ci-après un résumé des deux principales
interventions interventions.
Environnement et santé, une relation complexe. Regard actuel de la médecine sur les problèmes d’environnement
Docteur Jean Lourme, spécialiste de biologie
médicale,
vice-président de Chlorophylle Environnement
et membre de Nord Nature Arras.
La définition de la santé, selon l'OMS (Office Mondial de la Santé),
est ambitieuse : c'est un état de complet bien-être physique, mental
et social. En pratique on doit recourir à une conception plus opérationnelle
basée sur des indicateurs sanitaires. La notion d'agression environnementale
(le terme de pollution est plus restrictif) est également assez large,
les classifications en sont multiples, fonction du mode d'abord du problème.
Le lien de la santé avec l'environnement est une évidence, prise
en compte par toutes les pratiques médicales y compris primitives. A
partir du 19ème siècle, dans le monde occidental, la médecine
suit la révolution scientifique et technique.
Docteur Jean Lourme
L'approche déterministe, théorisée en France par Claude
Bernard, permet de grandes découvertes. Elle permet de lutter avec succès
contre de grands fléaux sanitaires, en premier lieu les maladies infectieuses,
et d'allonger l'espérance de vie. L'environnement est plutôt envisagé
comme le lieu où rechercher les causes des maladies, surtout infectieuses,
à partir de préoccupations sanitaires.
Les différents niveaux d'équilibres écologiques et leurs
intrications, la relation harmonieuse de l'homme avec son milieu, une approche
globale, ne sont pas ressenties comme une nécessité. L'accent
est mis sur les connaissances fondamentales notamment en biologie (biochimie,
pharmacologie, génétique…) avec des applications en thérapeutique
de plus en plus efficaces. La pratique clinique de la médecine s'est
ainsi renforcée d'un deuxième pilier, biologique, dont les outils
méthodologiques ne sont pas ceux de l'étude des phénomènes
globaux (science de la complexité).
Les effets de la dégradation de l'environnement sur la santé,
corollaires de l'industrialisation du monde, ont été initialement
pris en compte dans leurs effets les plus manifestes, en premier lieu au travail
; la médecine du travail et la toxicologie fournissent les données
les plus précises. Le progrès de la biologie et le développement
de l'épidémiologie permettent ensuite de détecter les effets
nuisibles des doses de plus en plus faibles d'agents toxiques physiques ou chimiques
; les indicateurs sanitaires de type statistiques recueillis par l'étude
de populations exposées comparées à des populations non
exposées prouvent le rôle néfaste des faibles doses en exposition
de longue durée. Avec les avancées de la génétique,
la séparation rôle des gènes et rôle de l'environnement
devient de plus en plus artificielle et l'on constate que l'environnement influence
le fonctionnement génétique depuis le stade embryonnaire jusqu'au
stade adulte.
Mais l'approche de type santé publique s'impose difficilement en France.
La notion de santé d'une population est difficile à transcrire
dans la relation, par nature individuelle, du patient avec son médecin.
Ainsi le médecin généraliste, en première ligne
lorsque se produit une crise sanitaire, est souvent mal à l'aise face
à ces questions. " Docteur, ma maladie est-elle liée à
la pollution ? ". Dans le Bassin minier où les indicateurs sanitaires
sont mauvais, les préoccupations sanitaires comme l'alcoolisme, le tabagisme,
les mauvaises habitudes alimentaires, devancent les méfaits des dégradations
de l'environnement. Les taux importants de plomb, de dioxines, de benzène
ou autres, observés dans différentes affaires, ont eu des difficultés
à se faire reconnaître.
La surmortalité (estimée récemment entre 6000 et 9000 décès)
et la surmorbidité liées
à la pollution, l'augmentation de certaines pathologies (allergies, certains
cancers, maladies mentales…) deviennent des priorités pour les
spécialistes médicaux de diverses disciplines. La mise en place
d'une véritable politique de santé publique, par des institutions
nationales et régionales, dans une démarche multidisciplinaire,
est un renfort indispensable et doit constituer un troisième pilier de
la pratique médicale.
De nouvelles questions se posent aujourd'hui.
Quel est le coût réel des agressions environnementales ? Les moyens
alloués à la santé publique seront ils renforcés
? Les pays en voie de développement feront-ils les mêmes choix
de développement industriel avec les mêmes erreurs ? Quel sera
l'effet de la modification du climat sur la santé ? Quelles nouvelles
formes prendront les risques sanitaires environnementaux, en particulier le
risque microbiologique ? La science du complexe permettra-t-elle d'améliorer
les connaissances ?
Question de Bernard Lavergne, Président d'ARPEGE, affiliée
à Nord Nature : l'environnement fait-il partie du cursus de formation
des médecins ?
Réponse de Jean Lourme : non, pas encore en France. Mais il est pris
en compte dans les pays anglo-saxons. Toutefois les CHRU ont pris conscience
de l'importance de la " santé publique ", c'est-à-dire
la santé de la population en général. Il est vrai que traditionnellement,
la médecine française repose sur une relation individuelle entre
le médecin et le malade.
Remarque de Janine Petit : beaucoup de médecins ne sont pas
des humanistes mais des techniciens.
Remarque de Jacqueline Istas : il y a encore des médecins qui
minimisent les facteurs environnementaux.
Environnement et santé
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Alimentation et santé
Docteur Lylian Le Goff, médecin, consultant pour
le développement des produits de l'agriculture biologique
en restauration collective et membre du jury de la
Conférence régionale de santé de Bretagne
Lorsque l'homme altère l'environnement, il s'agresse lui-même.
L'aliment - le fruit des éléments - devient un facteur de risque.
Il est temps d'en prendre conscience et de se persuader que de son comportement
au quotidien dépend beaucoup la préservation du Bien commun et
des ressources alimentaires de qualité : les nôtres et celles des
générations futures.
L'Homme n'a eu de cesse d'accroître le rendement nutritionnel en traitant
les aliments pour constituer des réserves et en modifiant les espèces
par hybridation puis, aujourd'hui, en manipulant les génomes pour aboutir
aux " OGM ".
Ces procédés ont longtemps trouvé leur justification dans
la nécessité de prévenir la malnutrition et les périodes
de disettes, voire de famines. Maintenant, c'est avant tout le profit qui mène
le monde, dévoyant ces pratiques au point que dans bien des cas, "
l'aliment- santé " devient un " aliment-facteur de risque ".
Globalement, les conséquences sanitaires sont
considérables puisque l'alimentation influence 80% des maladies,
dont 40% des cancers. Citons cinq phénomènes caractéristiques
: l'excès de poids, le diabète dit gras, de la maturité,
sont en pleine expansion … y compris chez l'enfant, en grande partie liés
à l'excès de consommation d'aliments raffinés, concentrés
en glucides et dépourvus des fibres alimentaires qui évitent normalement
les à-coups d'hyperglycémie et les dépôts ; les cas
de cancers sont aussi de plus en plus nombreux, particulièrement chez
des adultes jeunes, ce qui est significatif de l'altération des conditions
de vie, notamment par la pollution ; les cas d'allergie augmentent régulièrement
de 10% par an, en relation avec une alimentation imprégnée de
molécules de synthèse ; l'hypofertilité masculine par déclin
spermatique est en constante augmentation depuis cinquante ans en raison de
l'imprégnation de notre environnement par des polluants aux effets hormonaux
comparables aux oestrogènes parmi lesquels les pesticides ont une grande
part de responsabilité. Cette situation sanitaire particulièrement
alarmante est en relation à la fois avec l'intensification des productions,
certains modes de transformation et de conservation des aliments et avec la
composition même des repas faisant la part trop belle aux produits carnés
aux dépens des végétaux.
Docteur Lylian Le Goff
Les productions intensives, le raffinage
et la conservation des aliments appauvrissent les aliments en nutriments indispensables
à l'entretien de la vie comme le prouve l'enquête SUVIMAX
: certains acides aminés et acides gras insaturés, les micro-nutriments
(particulièrement les vitamines et oligo-éléments antioxydants)
et les fibres alimentaires. C'est ce qui explique, d'ailleurs, l'essor de la
"nutrithérapie" qui propose, tels des médicaments, les
nutriments qu'une alimentation saine et équilibrée prodigue normalement.
Pour le consommateur, les conséquences sont une fragilisation (déficiences
immunitaires, fatigue chronique...), une facilitation de l'oxydation
de l'organisme par accumulation de radicaux libres (accélération
du vieillissement des cellules), une facilitation des maladies cardiovasculaires,
des maladies de surcharges et du cancer.
Par contre, les aliments issus de l'agriculture biologique
ont une teneur en nutriments supérieure en moyenne de 25 % par rapport
aux produits de l'agriculture conventionnelle, voire bien plus, particulièrement
pour les micronutriments anti-oxydants, les protéines et les fibres (étude
ABARAC de l'INSERM) ; ce qui explique, d'ailleurs, que les produits bio soient
bien plus "goûteux" car les nutriments sont aussi des supports
de saveurs.
Ces procédés génèrent aussi une pollution de la
chaîne alimentaire, à la fois chimique et microbiologique, risques
qui seraient accentués par les OGM s'ils devaient se généraliser
: "lorsque l'homme agresse l'environnement, il s'agresse lui-même"
.
- les pollutions chimiques favorisent l'allergie et/ou le cancer
(pesticides, dérivés des nitrates, additifs, résidus d'antibiotiques
et de nombreux produits de synthèse, hormones si l'Europe cède
aux pressions des USA); les pesticides peuvent être neurotoxiques, mutagènes
et altérer la fertilité masculine par des ffets hormonaux comparables
aux oestrogènes.
- les risques infectieux proviennent des élevages intensifs,
en raison de l'utilisation systématique des antibiotiques (comme agents
anti-infectieux mais aussi comme activateurs de croissance) et des conditions
aberrantes d'élevage : les germes sont de plus en plus résistants
aux traitements habituels et de nouveaux germes apparaissent (maladies dites
"émergentes"), aussi bien chez l'homme que chez l'animal.
- concernant les risques potentiels des OGM pour la santé,
citons l'ingestion des pesticides par le consommateur (insecticide que la plante
manipulée sécrète elle-même et/ou herbicide qu'elle
tolère et concentre davantage, notamment le glyphosate du Roundup), déjà
préoccupante car maïs et soja transgéniques sont consommés
en grandes quantités dans les élevages intensifs : quel est le
devenir de ces pesticides dans la viande, le lait, les œufs …?
Certains prétendent que tous ces facteurs de risques n'ont pas ou ont
peu de conséquences puisque l'espérance de vie continue de croître.
Ce paradoxe apparent ne doit surtout pas inciter à se détourner
du principe de précaution. L'espérance de vie est liée
à la qualité de vie, elle même résultante
de nombreux facteurs qui se manifestent avec un décalage dans le temps
de l'ordre de deux à trois générations.
Or nous assistons non seulement à l'accroissement des pollutions et à
l'altération de la qualité intrinsèque des aliments, mais
aussi à une remise
en cause globale de la qualité de vie (le stress se généralise...)
et des acquis sociaux, ce qui se manifestera aussi avec un décalage dans
le temps. Faudra-t-il attendre pour réagir que se produise une cassure
de l'espérance de vie, comme le prédisent déjà quelques
épidémiologistes, dont ceux de l'Office Mondial de la Santé
?
Les produits issus de l'agriculture biologique apparaissent à
l'évidence comme l'alternative de qualité évitant
tous ces méfaits, car ce mode de production n'utilise pas de produits
chimiques de synthèse, mais respecte le développement et la maturation
physiologiques des espèces et renouvelle les ressources du sol. Leur
label assure aux consommateurs transparence et véritable traçabilité.
Les consommateurs expriment une
demande croissante pour ces produits, particulièrement en restaurations
collectives, offrant des débouchés qui ne peuvent qu'encourager
les agriculteurs à se convertir en agrobiologie.
La composition de repas trop riches en viandes et protéines
animales favorise elle aussi les maladies de surcharges et certains cancers.
Alors qu'une alimentation équilibrée, c'est à dire variée,
alternant des menus de type carné et de type végétarien
(qui associe une céréale peu raffinée et une légumineuse,
apportant des protéines équivalentes mais avec bien d'autres nutriments
par rapport aux produits animaux : amidon et fibres alimentaires, micro-nutriments
variés, acides gras insaturés), non seulement représente
une véritable prévention sanitaire, mais permet aussi de
rendre abordables la qualité et la sécurité alimentaires.
Globalement, l'économie relative réalisée sur les produits
animaux , répartie dans le temps, sur plusieurs repas, permet de ne pas
grever le budget, même avec des produits bio : de plus en plus de restaurations
collectives le prouvent.
Cette composante socio-économique d'une alimentation saine et équilibrée
est essentielle aussi pour réguler les rapports Nord-Sud et la faim dans
le monde.
A l'aspect énergétique nutritionnel (rappelons que 55 % des protéines
végétales produites globalement le sont pour l'alimentation animale
- alors qu'une bonne partie pourrait être consommée par l'homme
- qu'un bœuf offre de 12 à 15 fois moins de repas que les céréales
qu'il a consommées et que la quantité de produits céréaliers
destinée au bétail du Nord est supérieure de 25 % à
celle consommée par les populations du Sud), s'allie le fait qu'il y
a environ 1,3 milliard de paysans de par le monde dont 30 millions seulement
sont motorisés, que le rendement moyen des petits paysans n'est que de
4 à 5 quintaux/ha et qu'il suffirait d'une véritable coopération
et de moyens simples pour doubler cette maigre
production ; on voit bien que l'autosuffisance alimentaire est possible dans
la durée, à moindre frais et dans l'autonomie.
Le seul défaut de cette vraie solution est précisément
d'échapper aux monopoles des lobbies que renforcerait la brevetabilité
des génomes
des espèces !
Point n'est besoin des OGM pour lutter contre la faim dans le monde ni pour
améliorer la qualité des aliments. Il s'agit avant tout de manifester
une volonté politique face aux intérêts des lobbies, de
mobiliser les ressources agronomiques, de réaliser une éducation
sanitaire alimentaire afin d'équilibrer les apports nutritionnels grâce
à l'alternance des variétés des produits dont nous disposons
… encore, les produits de l'agriculture biologique représentant
à cet égard une précieuse référence. Mais
il est grand temps que chacun se persuade que la préservation de ces
ressources alimentaires de qualité dépend aussi -et surtout de
son comportement au quotidien. A l'heure de la grand'messe consacrée
au développement durable, les plus éclairées des conventions
internationales, confrontées à l'influence des lobbies et aux
égoïsmes nationaux, demeureront lettre morte si les citoyens ne
se responsabilisent et ne se mobilisent pas pour les relayer et les appliquer,
notamment en "consom'acteurs".
Témoignage de Janine Petit, membre
du CA de Nord Nature et du Réseau agriculture de FNE (France Nature Environnement)
: lors d'une réunion du Comité consultatif Fruits-Légumes
à Bruxelles, elle s'est retrouvée seule face à 80 exploitants
pour défendre la diminution des pollutions d'origine agricole par la
suppression de 50 substances toxiques utilisées en agriculture. On sait
que les ours blancs et les Inuits sont eux aussi contaminés par ces substances
toxiques.
Malgré cela, les aides de reconversion à l'agriculture biologique
ont été stoppées pendant deux ans !
Comment sensibiliser et faire en sorte que les protecteurs de la nature soient
représentés un peu mieux à l'échelon européen
?
Remarque d'André Chaponnay, secrétaire du CLIC (Collectif Lezennois d'Initiatives pour le Cadre de vie), affilié à Nord Nature : on fait de la mauvaise cuisine. Autrefois, il y avait des cours de cuisine à l'école mais cela a disparu. Il faudrait apprendre aux enfants dans les écoles à se nourrir de façon équilibrée et à cuisiner sainement.
Réponse de Lylian Le Goff : c'est vrai que la pédagogie est fondamentale. Il faudrait former des formateurs qui formeront eux-mêmes la population (les cuisiniers, les intendants, les parents, les élèves, les associations, les municipalités, le corps enseignant,…).
Remarque d'Emile Vivier, président
d'honneur de Nord Nature : la pêche marine mondiale diminue mais
pas assez pour préserver les espèces
d'ichtyofaune. Le problème, c'est la surpopulation humaine !
Réponse du docteur Le Goff : c'est surtout que 40 % des poissons pêchés sont transformés en farine pour nourrir le bétail !
Intervention de Marie-Laure Joly, Présidente
de Verlin vers l'autre, association affiliée à Nord Nature
: l'association Verlin vers l'autre, en partenariat avec l'association A PRO
BIO et les enseignants des écoles primaires, intervient dans les classes
pour présenter aux enfants l'agriculture biologique. Il est possible
de contacter A PRO BIO pour bénéficier d'une petite formation.
Une mallette pédagogique explique simplement aux enfants les principes
de culture et d'élevage en agriculture biologique. Ils apprennent à
reconnaître le logo AB. Une réflexion sur les aliments de saison
leur est présentée avec des jeux adaptés. Une préparation
de l'intervention se fait avec les enseignants qui ont inscrit cette manifestation
dans leur projet pédagogique. Cela peut être un projet de travail
sur l'alimentation et la santé ou tout simplement un projet de protection
de l'environnement. Un goûter BIO est proposé ensuite aux enfants.
Vous pouvez contacter Jean Grimaud d'A PRO BIO au 03.20.31.57.97 ou 06.86.99.86.15
courriel: jgrimaud@nordnet.fr
Fédération Nord Nature, 23 rue Gosselet, 59000 LILLE - Tel 03.20.88.49.33 - Fax 03.20.97.73.81 - mail : secretariat@nord-nature.org