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Ensemble pour la Nature

Conclusion

 

L'historique qui vient d'être dressé n'est qu'un reflet de l'activité de la Fédération NORD-NATURE. Si l'on analysait et additionnait les comptes-rendus annuels d'activités, on y retrouverait bien d'autres aspects de notre vigilance, ces comptes-rendus n’étant eux-mêmes qu'un résumé des actions discutées en Conseils d'Administration et traitées par les responsables (Bureau et Secrétariat).

 

L'examen des pages précédentes montre que le bilan de NORD-NATURE est considérable, et largement positif. Bien sûr on aurait peut-être pu faire plus et mieux car c'est toujours possible... On n'a pas réussi à faire supprimer l'Enduro du Touquet mais on a tout de même obtenu un tracé fixe et l'interdiction d'entraînement sur toutes les dunes ; on n'a pas réussi non plus (et je n'en ai pas parlé) à empêcher l'A16 et surtout que ce soit le plus mauvais tracé qui ait été choisi, mais on a pu faire rejeter la Rocade Sud de Lille et, jusqu'à maintenant, au moins, faire reculer le projet de l'A24 (ex. A1bis) ; on n'a pas pu, non plus, empêcher, pas encore, la chasse dans les réserves naturelles... ce sera pour demain, on ne réussit jamais tout...

 

Mais les réussites, nombreuses et souvent de taille, sont là. Faut-il, pour autant, s'assoupir dans l'autosatisfaction ? Ce serait faire fi des leçons que trente ans de lutte nous ont enseignées. Il est bon de les rappeler tout en soulignant que ces réflexions sont personnelles et peuvent ne pas être partagées par tous les responsables de NORD-NATURE.

 

 

 

1°/ Grandes et petites leçons

 

De toutes les actions qu'a menées NORD-NATURE on peut tirer des réflexions qui débouchent sur des lignes de conduite. Je vais en exposer un certain nombre, tout en ayant conscience que la perfection n'existe pas et que tout le monde peut faire des erreurs. L'important, c'est qu'elles soient le moins nombreuses possible et que celles qui ont pu être commises ne se répètent pas... d'où la nécessaire leçon du passé.

 

Pour agir valablement, il faut d'abord être informé, et bien informé. Depuis la loi de 1978, l'accès aux documents administratifs est possible, mais ce n'est pas suffisant. Encore faut-il être informé en temps utile : le cas de SUN PARK évoqué précédemment le montre bien. Donc la vigilance permanente est de mise, il faut s'en donner les moyens et se méfier des rumeurs, des "on dit", vérifier avant toute action, vérifier autant auprès des "décideurs" que sur le terrain, ce qui impose que des responsables, compétents, se déplacent, consultent et contrôlent.

 

L'information étant bonne, c'est l'esprit de contestation qui doit fonctionner, c'est l'esprit "poil à gratter" qui doit jouer, mais à bon escient et de façon positive. C'est notre devoir d'impertinence, c'est aussi, quelque part, notre droit d'ingérence. Pour cela il faut des arguments solides, scientifiques, écologiques, techniques et éventuellement juridiques. Personne ne possède toutes ces qualités à la fois, il faut donc s'entourer des compétences nécessaires. C'est ce que NORD-NATURE a fait dès le début par deux moyens : d'une part en prévoyant, dans ses statuts, qu'un quart au moins des membres du Conseil d'Administration et du Bureau soient des scientifiques, d'autre part en désignant à côté de ces instances dirigeantes statutaires, des conseillers scientifiques et techniques, ce qui permettait d'avoir à disposition un jeu de personnes compétentes en diverses disciplines, susceptibles d'orienter les décisions. Ce système a été fort utile en de multiples occasions comme par exemple le cas du projet d'évacuation des sels d'Alsace en mer du Nord.

 

Mais les bons arguments, surtout s'ils ne sont qu'écologiques, ne suffisent pas toujours, une bonne coordination et une complémentarité entre la Fédération et ses Associations affiliées, sont nécessaires, d'autant que beaucoup des problèmes que traite NORD-NATURE se situent sur divers territoires de la région où travaillent ces associations. Une action a d'autant plus de chances d'aboutir qu'elle est menée à la fois au niveau local et au niveau fédéral. Beaucoup des réussites de NORD-NATURE ont bénéficié de ces deux facteurs. C'est d'ailleurs pour mieux cerner ce problème que les statuts de NORD-NATURE, encore une fois, avaient prévu, depuis le début, que le Conseil d'Administration et le Bureau devraient comprendre un quart au moins de représentants des sociétés affiliées ; c'est aussi, pour mieux assurer cette solidarité, car c'est bien de cela qu'il s'agit, que le bulletin de NORD-NATURE inclut des "pages jaunes", ou "vertes" où les associations peuvent présenter leurs problèmes locaux afin que toutes soient informées, que celles de l'Avesnois sachent ce qu’il se passe sur le littoral et inversement, que celles du Montreuillois connaissent les problèmes du Hainaut et réciproquement.

 

Quelle que soit l'action envisagée, positive ou d'opposition, il est nécessaire de bien la préparer : argumentation, communication, financement, développement... Comme il a été dit plus haut, les arguments écologiques n'entraînent pratiquement jamais, seuls, les bonnes décisions. Il faut donc considérer aussi les aspects économiques, voire sociaux (le cas de la Baie de Canche et des pêcheurs en est une démonstration). De plus il faut mettre en route tous les moyens de communication, vis-à-vis du public mais aussi des hauts responsables avec, souvent, pédagogie et même diplomatie. Tout cela est d'autant moins facile que nous sommes des pacifistes et ne pouvons recourir à la force et à la menace, comme le font certains lobbies (qui possèdent fusils, ou tracteurs, ou camions ou... gros moyens financiers). Dans tous ces domaines qui débordent nos soucis naturalistes, il est indispensable de se souvenir que l'économie est nécessairement liée à l'écologie sur le moyen et le long terme ; c'est un aspect qu'il faut apprendre à développer car nos décideurs ne voient souvent que le court terme.

 

Alors pour mener à bien une action, il faut la solidarité fédération - associations, il faut aussi la solidarité scientifiques - associatifs militants (cf éditorial du Bulletin NORD-NATURE, 1991 fasc.63) car là aussi, l'union fait la force. Mais il faut aussi la pugnacité, la patience, la volonté d'aller jusqu'au bout : l'expérience nous a montré, et les pages précédentes sur les affaires menées par NORD-NATURE l'illustrent bien, qu'il faut plusieurs années, souvent, pour aboutir à un résultat, trois à vingt ans en général. Il ne faut donc pas papillonner d'une affaire à l'autre, protester une fois et ne pas suivre, "aboyer" de loin et ne pas rentrer dans le problème ; une grande association, sérieuse, se doit d'être efficace.

 

En cas de réussite, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, il faut exploiter le résultat, le faire connaître et s'en servir pour renforcer l'association mais aussi pour mieux engager d'autres actions.

 

En cas d'échec, il faut en rechercher les causes, car on a toujours, quelque part, une responsabilité dans le mauvais résultat ; ce n'est pas la faute, toute la faute des autres ; on a sûrement commis une erreur, une maladresse, il y avait peut-être un défaut dans notre argumentation ou dans notre manière d'agir. Une autocritique est donc utile pour ne pas recommencer l'erreur ; c'est ainsi que si l'opération Chico Mendès a été une grande réussite régionale, l'échec de son extension nationale réside en partie dans un certain dysfonctionnement momentané de notre Fédération.

 

L'expérience vécue au cours de ces trente années montre aussi que rien n'est jamais définitivement gagné, qu'une réussite qu’on croyait définitive peut être remise en question un jour ou l'autre, les exemples abondent : on aurait pu croire que la création des réserves naturelles mettrait les terrains protégés à l'abri de la chasse... elle a recommencé un an après ; on aurait pu penser que l'annulation par le Tribunal Administratif des arrêtés préfectoraux incluant les mustélidés parmi les nuisibles allait les protéger pour les années suivantes... erreur : les Préfets ont continué de les inscrire comme nuisibles tous les ans depuis dix ans (sauf cette dernière année 2000 pour le Nord) ; la Baie de Canche qu’on avait sauvée a fait l'objet d'autres projets qu'il a fallu combattre : le Centre d'Isothérapie... un port de plaisance...un projet immobilier...

 

Et c'est ainsi que demain, un nouvel événement, une nouvelle réglementation, de nouveaux responsables, peuvent tout remettre en question. Il faut donc une vigilance continue et une adaptation régulière aux connaissances et aux idées qui peuvent apparaître. Il ne peut y avoir de tradition, ni de routine car tout évolue ; ce qui était bon ou simplement acceptable autrefois peut devenir néfaste et il faut revoir le problème. Mais si jamais rien n'est définitivement gagné, rien n'est jamais définitivement perdu.

 

Un problème important auquel est souvent confronté NORD-NATURE est celui de la réaction "NIMBY" (Not in my back yard", "pas dans mon arrière cour") de certaines associations locales de défense contre un projet présentant des risques de nuisances. Une telle réaction "pas chez moi... chez les autres" ne peut être prise en considération par une Fédération régionale que si l'intérêt général est en jeu, car il existe certaines activités génératrices de nuisances qu'il faut bien mettre quelque part. Quand des solutions alternatives existent (meilleure localisation ailleurs, procédés moins polluants, etc... même si ces solutions sont plus coûteuses) la position de NORD-NATURE peut être en accord avec le Comité local de défense ; quand il n'est pas possible de faire autrement ou trouver ailleurs, le problème devient difficile mais NORD-NATURE n'a pas le droit de pratiquer la politique de l'autruche : il faut, même si c'est difficile, prendre position. Ce problème est aujourd'hui particulièrement aigu au sujet des projets de décharge ou de traitement des déchets.

 

Mais il y a aussi une réaction inverse à "NIMBY" chez certains élus locaux : c'est le désir d'attirer sur sa commune des entreprises, même à risques, afin d'en percevoir les taxes ou les profits liés à l'implantation alors que celles-ci seraient mieux à leur place ailleurs ; c'est la réaction que l'on pourrait nommer "CIMBY" ("come in my back yard") dont on parle peu. Nous avons connu quelques-uns de ces cas dans notre région et avons dû, soit émettre des réserves, soit nous y opposer... ce qui n'a pas manqué de nous attirer des reproches de certains élus ou autres responsables. Un cas exemplaire est à citer : celui du plan d'eau "Loisinord" à Noeux-les-Mines ; c'est un plan d'eau d'une dizaine d'hectares creusé dans de la craie perméable, qu'il a fallu imperméabiliser et remplir avec l'eau du robinet, pour un coût énorme, alors que quelques kilomètres plus loin dans le bassin minier, aussi bien à l'ouest qu'à l'est, un tel plan d'eau n'aurait nécessité qu'un léger creusement, sans imperméabilisation, qui se serait rempli naturellement avec l'eau de la nappe. NORD-NATURE a fait un Recours contre la décision de la commune à ce sujet, mais quand le Conseil d'État a annulé la décision, le plan d'eau était construit...

 

Dans tous ces cas, NORD-NATURE tente de faire face... au mieux des intérêts généraux, mais quelquefois au détriment des siens.

 

Dans presque tous les cas que nous avons eu à traiter, nous avons pu regretter de n'avoir pas connu le problème plus tôt et surtout de n'avoir pu donner notre avis. En effet personne n'a le monopole des bonnes idées, pas plus nous, d'ailleurs, que les autres, mais un dialogue n'est jamais stérile, à condition d'essayer de se comprendre. Et c'est dans un tel dialogue qu'on peut trouver la meilleure solution ; mais il faut pour cela une bonne volonté réciproque... et se rencontrer ; là encore il ne suffit pas de dire "on ne nous a pas écoutés"... "on l'avait bien dit", il faut faire en sorte d'être écouté, car, si l'on ne nous écoute pas, c'est peut-être que nous n’avons pu nous faire entendre ; alors il faut varier le message, améliorer la communication et surtout, ne pas pratiquer la politique de la chaise vide si l'on vous invite au dialogue. Mais, comme nous sommes des bénévoles, si l'autre partie veut maintenir le dialogue, il est nécessaire que, de temps en temps, elle veuille bien tenir compte de nos idées... car nous ne pouvons pas nous permettre de perdre notre temps en vaines palabres.

 

Après, il ne reste que l'opposition, le conflit... et la justice. Or NORD-NATURE n'a pas vocation pour entrer en conflit, ni faire appel à la justice. Mais c'est malheureusement, trop souvent, notre dernier recours, surtout quand les lois sont ignorées ou mieux bafouées par ceux qui devraient les respecter et les faire respecter.

 

Heureusement, en trente ans, beaucoup de choses ont évolué : les états d'esprit des populations et des responsables, mais aussi les lois : sur la protection de la nature, les installations classées, l'aménagement rural, les enquêtes publiques, loi "littoral", loi sur l'eau, loi "paysages"...; des Directives européennes sont venues compléter l'arsenal réglementaire sur les différentes pollutions, sur la protection des espèces (ex. Directive Oiseaux), sur la protection des milieux (Directive Habitat)... mais la France a eu du mal (et a toujours du mal) à les faire respecter.

 

Il est donc bien évident que des quantités de choses qui étaient possibles avant ne le sont plus maintenant. L'environnement est entré dans l'intérêt collectif et cet intérêt collectif pèse de plus en plus sur les libertés individuelles, catégorielles ou locales. Nous estimons, quant à nous, que c'est normal, et devons tenter d'appliquer ces leçons de trente ans d'expérience à poursuivre notre action.

 

 

 

2°/ Perspectives et prospectives

 

Si les prospectives sont à long terme et restent assez théoriques, les perspectives concernent le court terme et doivent être envisagées en interne et en externe, à la lumière de l'expérience acquise, des leçons apprises et des problèmes qui se posent.

 

 

Evolution interne à envisager

 

Le nombre, l'importance, la complexité des problèmes auxquels est confrontée NORD-NATURE, de nombreuses participations à des réunions diverses officielles, nécessitent certainement de revoir certains points du fonctionnement et des responsabilités. Sans vouloir entrer dans des détails qui feront l'objet de concertations internes, deux points au moins méritent une particulière attention :

 

- la fonction de réseau associatif

- la communication

 

Le réseau associatif autour du relais NORD-NATURE est déjà bien structuré, depuis longtemps (voir schéma). Mais son fonctionnement, d'une part avec Paris (Fédération nationale), d'autre part avec les associations régionales et les divers services officiels, ne cesse de s'alourdir et de se complexifier. Il faut le revoir, l'améliorer, le rendre plus performant. C'est un problème de moyens et de personnes.

 

Beaucoup de petites associations locales de défense se créent, ici ou là ; par souci d'efficacité et par solidarité, il faudrait qu'elles se regroupent et rejoignent la Fédération régionale, car c'est l'intérêt de tous ceux qui souhaitent mieux défendre la nature.

 

En ce qui concerne les moyens, NORD-NATURE met en service, à partir de cette année 2000, les N.T.I.C. (Nouvelles techniques d'information et de communication) et ouvre son site INTERNET. Il faudra y adapter les structures associatives et trouver les personnes relais.

 

Il s'avère aussi nécessaire de renouveler, renforcer, développer l'assise scientifique et technique, de même que la compétence juridique. J'ai évoqué antérieurement le problème du Conseil scientifique et je n'y reviens pas ; en ce qui concerne le volet juridique, je voudrais rappeler que la Fédération avait, en 1991, créé un Bureau d'Aide juridique, qui n'a pu être maintenu au-delà de 1995 que par le bénévolat car son financement n'a pu être assuré Ce problème devra donc être revu.

 

 

Evolution externe

 

Cette évolution concerne les actions que peut ou doit entreprendre NORD-NATURE. Bien entendu, toutes les actions habituelles et traditionnelles, information, formation des associatifs et du public doivent être poursuivies, développées. Mais il faut aussi convaincre la population et les décideurs (élus, Services de l'Etat...).

 

La concertation est aujourd'hui beaucoup plus importante. Nous disposons aussi d'estrades où nous pouvons nous exprimer et nous faire entendre (commissions officielles) ; nos idées se répandent (certains disent "sont récupérées" mais quelle importance ? l'essentiel est qu'elles se développent), mais elles ne sont pas encore suffisamment suivies, d'autant que beaucoup de problèmes s'aggravent, et que d’autres qui, il y a quelques décennies, n'existaient pas ou étaient mineurs, deviennent préoccupants.

 

Alors quand aujourd'hui, des problèmes importants se font jour, ils sont souvent très complexes, très techniques ; les appréhender demande de hautes compétences scientifiques et techniques qu'il faut traduire en langage accessible à la population et qu'il faut traiter avec les moyens dont on dispose.

 

La lutte change peu à peu de dimension au niveau de la concertation et quand celle-ci s'avère sans effet, il ne reste que la lutte juridique. C'est pour cela que cette dernière prend de plus en plus d'ampleur, grâce notamment à l'existence de nombreuses lois nouvelles. Alors de nouvelles compétences doivent être trouvées au niveau des bénévoles.

 

La sensibilisation, l'éducation, la formation, toujours indispensables, doivent continuer, mais il faut de plus en plus de compétences de haut niveau et de juristes. Seuls les problèmes de faune (chasse par exemple) ou d'urbanisme nécessitaient autrefois le recours aux lois, viennent s'y ajouter maintenant les problèmes d'eau et bientôt les problèmes de sol.

 

On ne passe pas impunément de 3 milliards d'habitants sur terre en 1960 sur la terre à 6 milliards en 2000 sans que les problèmes de production et de consommation ne doublent avec des ressources qui restent identiques. Même si, au niveau de la région, la population reste stable, la mondialisation de l'économie ne peut qu'avoir des répercussions ; même insensibles aujourd'hui dans beaucoup de domaines, ces répercussions ne peuvent que s'aggraver surtout sur des éléments qui ne sont pas limités par les frontières (effet de serre, problèmes d’eau,...).

 

Deux points au moins doivent être particulièrement soignés.

 

Le premier, c'est renforcer les liens avec l'Education nationale. Ils existent et se sont maintenus pendant longtemps. En effet, dès sa naissance, l'Association des Professeurs de Biologie et Géologie avait adhéré à la Fédération et a largement participé à nos actions, ainsi que le C.R.D.P. et des inspecteurs de l'Education Nationale (I.P.R. et I.D.E.N.) ; ces relations ont été très positives en particulier au moment du lancement de l'opération Chico Mendès. Mais elles se sont distendues, l'Association des Professeurs de Biologie et Géologie a disparu. Or il s'agit là de relais indispensables avec les jeunes, qu'il faut maintenir.

 

Le second point, c'est de lancer ou renouveler de grandes actions mobilisatrices, d'autant que les sujets ne manquent pas. Parmi ceux-ci, il faut compter le problème des déchets et celui de l'eau ; ils sont déjà au programme mais il faut considérablement les développer car il faudrait, dans les deux cas, dépasser les barrières administratives traditionnelles que sont les départements pour dégager les meilleures solutions. En plus la L.O.A.D.T. (Loi d'orientation et d'aménagement durable des territoires) et les S.S.C. (Schémas des Services collectifs) vont sûrement amener des problèmes nouveaux qui nécessiteront des réflexions et propositions nouvelles. Il faut s'y préparer.

 

Bien entendu, toutes les actions traditionnelles de défense de la nature vont continuer, aussi bien les actions "pour" (ex. Natura 2000) que les actions "contre" (ex. excès de la chasse, pollutions, etc...).

 

 

Prospectives

 

L'objectif essentiel de la prospective, c'est, bien entendu, le développement durable, ou mieux, supportable, soutenable, dans le sens de l'expression anglaise "sustainable development".

 

Je pourrai dresse une longue liste de nos souhaits pour y parvenir, mais je ne pense pas que ce soit le lieu pour le faire. Ce qu'il faut dire, c'est que nous souhaiterions que s'établisse ou se rétablisse l'équilibre entre ressources naturelles et populations (et activités) humaines. Cet équilibre est en effet déjà fortement compromis dans beaucoup de domaines essentiels, en particulier dans ceux qui impliquent les ressources renouvelables (eau, bois, productivité marine, biodiversité) par suite de la croissance démographique mondiale et donc des besoins humains. C'est encore plus inquiétant en ce qui concerne les réserves fossiles puisqu'elles ne sont pas renouvelables à l'échelle humaine. (minerais, énergies fossiles...) ; la prospective ne peut en effet se limiter aux dix, vingt ou cinquante prochaines années. Il faut voir bien au-delà pour garantir une humanité durable. Personne ne peut faire de prévisions valables pour ce qui se passera dans les siècles prochains mais le principe de précaution doit prévaloir car jamais les générations qui nous ont précédés n'ont mis en danger l'avenir comme le fait la génération actuelle.

 

Toute prospective risquerait donc d'être pessimiste, or c'est l'espoir qui motive notre combat. C'est pourquoi je ne présenterai, dans ce chapitre, aucun projet, sauf celui de tout faire pour que le pire n'arrive pas, et donc, continuer l'action sur tous les fronts comme nous l'avons engagée depuis 30 ans.

 

Laissons donc aux jeunes d'aujourd'hui le soin d'engager cette prospective en espérant qu'ils feront encore plus et mieux que leurs aînés.

 

Ce que l'on peut dire, c'est que la tâche qui reste à accomplir est immense, d'autant que certaines idées et propositions de NORD-NATURE n'ont pas encore reçu de réelles ou suffisantes applications comme par exemple : le lagunage naturel qui pourrait être mis en service presque partout pour le traitement des eaux usées, la méthanisation pour le traitement des déchets, le développement des énergies renouvelables, un nouvel aménagement du pays minier pour éviter les pompages éternels, et puis aussi, mais là il faudra beaucoup convaincre, un nouveau découpage officiel du territoire prenant en considération les bassins versants et remplaçant les anciens découpages devenus obsolètes.

 

Sans compter les nouveaux problèmes qui pourront surgir.

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